Comparatif Canon iPF 6350 – Epson SP 7900

12 Oct 2010

Epson est incontestablement le leader dans l’épreuvage couleur et l’impression photo jet d’encre grand format.
Canon et HP nous ont présenté plusieurs générations d’imprimantes qui n’ont jamais réussi à égaler et encore moins à surpasser les Epson en qualité d’impression.
Les Stylus Pro X900 sont considérées comme des références dans les arts graphiques.
Nous vous proposons de comparer la SP 7900 avec la dernière imprimante grand format de Canon, l’iPF 6350.

Ergonomie

Avec les séries X900, Epson propose un chargement papier innovant. Il n’est plus nécessaire de faire passer un axe dans le rouleau : il suffit de placer deux mandrins aux extrémités du rouleau et de les verrouiller. Par ailleurs, les mandrins sont utilisables avec les rouleaux de 2″ et 3″ de diamètre sans adaptateur.
Cette innovation est particulièrement appréciable lorsque l’on manipule des rouleaux de 36″ ou 44″ de largeur.

La Canon propose un chargement rouleau plus classique mais moins en hauteur, ce qui facilite le chargement des rouleaux les plus lourd.
Pour ce qui est du chargement en feuille à feuille, il est un peu mieux conçu sur l’iPF 6300 de Canon, qui dispose d’un rail permettant de guider la feuille dans le chemin papier.

Toutefois, ces traceurs sont conçus pour l’impression sur rouleau de papier. Il faudra réserver le mode d’alimentation feuille à feuille à une utilisation occasionnelle.

Noir Mat

Canon et Epson proposent deux types de noirs : un noir « universel » compatible avec toutes les surfaces (mat comme brillante) mais qui, utilisé sur papier Fine-art (mat), n’offre pas une dynamique suffisante, et un noir mat permettant d’améliorer sensiblement la densité maximale, mais incompatible avec les papiers satinés ou brillants.
Sur les Epson X900, les deux cartouches de noir partagent les mêmes buses sur la tête d’impression. Il faudra donc purger le circuit à chaque changement d’encre.
Si cette opération est maintenant automatisée, elle est source de gâchis d’encre et de perte de temps, puisqu’il n’est pas possible d’imprimer pendant la purge.
Cette limite technologique contraint l’utilisateur d’une SP 7900 à regrouper les travaux en fonction du type de support utilisé.

Avec les Canon iPF X300, les deux noirs ne partagent pas les mêmes buses sur la tête d’impression. Par conséquent, le changement de noir ne nécessite pas de purge. Ceux qui souhaitent utiliser régulièrement des papiers mats, satinés et brillants avec la même imprimante y verront un avantage indéniable.

Gamut

La gamme de couleur imprimable sur la 7900 et l’iPF 6350 est similaire.

Si, en comparant les gamuts des profils, l’Epson offre une saturation des oranges plus élevée, la Canon restitue mieux les bleus dans les basses lumières.

Dégradés

Il est difficile de départager les deux imprimantes sur ce point.
Lors de nos tests, aucune image photographique n’a mis en défaut une imprimante plus qu’une autre.

En revanche, en poussant les machines dans leurs derniers retranchements, nous sommes parvenus – avec des images prévues à cet effet – à mettre en évidence des transitions moins douces avec l’Epson qu’avec la Canon.

Point, trame

Au compte-fils, on s’aperçoit que la trame de la Canon est plus visible et plus nette, alors que les points de l’Epson sont très bien diffusés (à condition toutefois d’utiliser les plus hautes résolutions proposé par la 7900, ce qui ne va pas sans provoquer une forte diminution de la vitesse d’impression).
A distance d’observation standard, il n’est pas possible de différencier les deux imprimantes, même si les impressions réalisées par la Canon semblent un peu plus nettes.

Bronzing

Canon a beaucoup progressé dans la correction de ce problème avec cette dernière génération d’encre, pour arriver au niveau des encres Epson Ultrachrome HDR. Le bronzing est donc quasiment imperceptible sur les deux imprimantes.

Résistance des encres

Nous avons testé différents papiers mats, brillants et satinés sur les deux imprimantes. Il ne nous pas été possible de départager l’Epson ou la Canon sur ce point.
La résistance aux frottements est bonne sur les papiers satins et brillants, et correcte sur les papiers Fine-Art.

Vitesse d’impression, d’utilisation

Les deux imprimantes jouent dans la même catégorie : elles sont toutes deux très rapides (comparées à leur génération précédente).

Nos tests comparatifs de la SP 7900 et de l’iPF 6350 ont révélé que l’Epson est plus lente que la Canon dans toutes les phases de préparation (chargement, avance, coupe papier, etc.).
Ce point permet à la Canon d’aller plus vite que l’Epson lors de l’impression de petits formats (A4, A3), car l’Epson « perd » du temps entre deux impressions.

La Canon comme l’Epson proposent différentes qualités d’impression : il y a de nombreux paramètres pouvant influencer la qualité et la vitesse de production d’un tirage.
On peut souligner qu’avec la Canon, l’augmentation de la vitesse d’impression impacte peu la qualité d’impression des images. Avec l’Epson, le passage à 720 dpi laisse toujours apparaître la trame qui était totalement invisible à 1440 dpi.

Maintenance

S’il nous a été difficile de départager l’Epson et la Canon sur la qualité d’impression, la fiabilité d’utilisation de ces imprimantes est très différente.

La technologie utilisée par Epson dans ses têtes d’impression souffre d’un défaut majeur : les buses ont une forte tendance à se boucher.
Les problèmes de buses sont bien connus par les utilisateurs d’imprimantes Epson et sont très difficiles à prévenir. Notre 7900 ne déroge pas à la règle et semble même plus capricieuse que nos X880. Malheureusement, que l’utilisation de la machine soit intensive ou non, régulière ou non, les têtes finissent toujours pas se boucher sans prévenir pendant la production.
Epson a prévu un contrôle automatique des buses qui ne consomme pas de papier. Toutefois, ce contrôle automatique ne nous a pas donné satisfaction.
D’une part, l’imprimante réalise parfois de nombreux nettoyages alors que les têtes sont en bon état de fonctionnement, d’autre part ces cycles de test-nettoyage aboutissent le plus souvent à un message d’échec vous faisant alors regretter les 15 minutes perdues et l’encre passée dans le tank de maintenance.
Au vu du nombre de machines installées chez nos clients, ce problème de buses ne semble pas toucher toutes les 7900/9900 de la même manière.

C’est là, qu’a notre sens, la Canon prend un avantage considérable sur l’Epson : il n’y a pas à se soucier de l’état des têtes en cours de production. Il faudra juste prévoir un contrôle régulier des têtes d’impression qui sont, du fait de la technologie thermique utilisée par Canon, un « consommable » mais dont le changement ne nécessite pas l’intervention d’un technicien.

Conclusion

Il est très difficile de différencier la Canon de l’Epson sur le plan de la qualité d’image.
Les deux fabricants proposent des systèmes d’impression très aboutis.

La Canon l’emporte sur l’Epson sur le plan la fiabilité d’utilisation (pas de problème quotidien de buses bouchées). Elle s’avère aussi plus souple et plus économique si l’on souhaite utiliser des papiers Fine-Art et des papiers satinés ou brillants.

Tests réalisés par Yann Gratier de Saint Louis.