Interview : l’indice de rendu des couleurs (IRC)

28 Août 2010

Petit entretien avec Monsieur Bob MCCURDY, directeur de la société GTI qui conçoit et fabrique des pupitres lumineux distribués dans le monde entier.

Qu’est-ce que l’indice de rendu des couleurs (CRI en anglais) d’une source lumineuse ?

D’une manière générale, l’index de rendu des couleurs est une méthode pour classer les sources lumineuses selon la manière dont elles éclairent les couleurs. Malheureusement, il y a beaucoup de malentendus à propos du CRI, et ce qu’il signifie réellement.
Comme stipulé dans la publication RP-16-96 de l’IES, le CRI est la mesure du degré de couleur que subissent les objets quand ils sont illuminés par une source lumineuse, comparé à la couleur de ces mêmes objets illuminés par un illuminant de référence d’une température de couleur comparable (compris dans les 100 kelvins).

Question : Est-il vrai que plus la valeur du CRI est élevée, plus la source lumineuse sera proche du rendu couleur de la « lumière du jour » ?

Réponse : Non. La « lumière du jour » peut en fait couvrir une très large gamme de compositions colorées et de températures de couleurs corrélés (CCT en anglais). Un ciel couvert d’un bleu profond, par exemple, peut atteindre un CCT de 8000 kelvins, tandis qu’un ciel orangé au coucher du soleil peut avoir un CCT plus bas que 2600 kelvins. Une fois de plus, l’index de rendu des couleurs (CRI) classe simplement les propriétés de rendu des couleurs d’une source test d’un illuminant référence – défini par la Commission Internationale de l’Eclairage (CIE) – de même chromaticité.

Question : Mais le CRI n’est-il pas une valeur absolue ? Deux sources de lumière ayant le même CRI ne se ressemblent-elles pas et ne rendent-elles pas des couleurs identiques ?

Réponse : Non, le CRI est une valeur relative, utilisée pour comparer deux lampes du même type. En fait, plusieurs sources lumineuses peuvent avoir le même taux de CRI, et pourtant être extrêmement différentes dans l’apparence des couleurs et dans leurs propriétés de rendu des couleurs. Une lampe fluorescente de 6500 kelvins a une apparence blanc bleuté. Une lampe fluorescente Cool-White Deluxe (CWX) semble jaune orangé. Et une lampe fluorescente ou à incandescence a une teinte orange. Pourtant toutes les trois peuvent avoir un taux de CRI identique de 90.

Question : Une lampe avec un CCT de 5500 kelvins peut-elle être comparée pour son index de rendu des couleurs (CRI) à une référence standard de 5000 kelvins ?

Réponse : Non. La détermination du CRI doit être faite entre une lampe test et une source de référence se trouvant à moins de 100 kelvins l’une de l’autre. Ainsi, une réclamation pour un CRI de 98 pour une lampe test avec un CCT de 5500 kelvins comparée à une source de référence de 5000 kelvins n’est pas recevable.

Question : Si une source lumineuse de 5000k a un CRI de 94, et un autre de qualité spectrale similaire a un CRI de 91, quelle sera la différence d’apparence entre elles (en type et en degré) ?

Réponse : Aucune. Comme établi dans la publication 13.2 de la Commission Internationale de l’Eclairage sur le CRI, les différences de couleurs entre des sources qui ne diffèrent que de trois unités CRI ne sont pas perceptibles.

Question : Si des lampes fluorescentes avec un CRI annoncé de 98 sont installées dans un pupitre lumineux (transmissif ou réflectif), la restitution lumineuse de ces pupitres peut-elle être revendiquée comme ayant un CRI de 98 ?

Réponse : Non. Le CRI doit être déterminé à la sortie du pupitre lui-même. En fait, les effets modificateurs des réflecteurs, cloisons, diffuseurs et les conditions d’utilisation d’un pupitre standard peuvent réduire le taux de CRI de la lampe de cinq unités de CRI, voire même plus.