Nous avons vu, dans un précédent article, l’effet des azurants optique présents dans un grand nombre de support d’impression. Suite aux nouvelles fonctionnalités du X-Rite i1 Pro 2, nous vous proposons une rapide présentation des différents illuminants de mesure.
Avant toute chose il faut distinguer l’illuminant utilisé pour la mesure des échantillons couleur et l’illuminant utilisé pour l’observation des tirages.
Illuminant de l’instrument
Pour analyser la couleur d’un échantillon (dans notre cas, de l’encre déposée sur un support), le spectrophotomètre émet une lumière et analyse la réfection de la lumière sur cet échantillon. Les caractéristiques de cette lumière influent bien sur l’analyse de l’échantillon.
Plus bas dans l’article vous trouverez la liste des illuminants standard.
Illuminant d’observation
Les caractéristiques (intensité, distribution spectrale, température couleur, etc.) de la lumière utilisée ont aussi une importance pour l’observation des impressions. Dans un précédent article, nous expliquions l’influence de l’ultra violet. La partie visible joue aussi une importance cruciale dans la perception des couleurs. Pour les arts graphiques on utilise la norme ISO 3664 qui définit les conditions d’observation des tirages. Pour simplifier, cette norme précise une quantité de lumière et une qualité de lumière à utiliser dans les cabinets de lumière. La lumière doit être le plus proche du modèle théorique appelé D50.
Les logiciels de création de profils créent donc des profils ICC optimisés pour une observation des tirages sous l’illuminant D50. Depuis de nombreuses années il est même possible de calculer des profils ICC optimisés pour d’autre type d’illuminant que le standard.
Pour ce faire, le logiciel de création de profil utilise les données spectrales fourni par l’instrument, et tente d’adapter le profil ICC à l’illuminant mesuré.
Un standard pour les instruments de mesure
Si l’illuminant utilisé pour l’observation des tirages était standardisé depuis longtemps, la norme définissant celui des instruments de mesure ne couvrait pas correctement l’aspect de la fluorescence. En l’absence de standard, les différents modèles de spectrophotomètres montraient des différences conséquentes, notamment dans la mesure du blanc papier.
La révision 2009 de l’ISO 13655 intègre la problématique de la fluorescence et définit quatre conditions de mesures :
- M0 : la mesure est effectuée avec une source de type A, généralement une lampe tungstène non filtrée. La grande majorité des « anciens » instruments sans filtre UV rentrent dans cette catégorie : DTP41, DTP70, i1 Pro, Spectrolino, etc.
Toutes les données de caractérisation Fogra ont été réalisées dans les conditions décrites comme M0. - M1 : la mesure est effectuée avec un illuminant simulant le D50 qui inclut donc une émission d’UV. L’instrument n’utilise pas de filtre polarisant, les appareils capables de réaliser une mesure M1 sont les Barbieri SpectroPad, Konica Minolta FD-7 et X-Rite i1 Pro 2.
- M2 : la mesure est effectuée en utilisant une source de lumière filtrée en UV: i1 Pro UV-cut, DTP70, i1Pro 2, iSis, etc.
- M3 : La mesure est effectuée avec un filtre UV, la lumière est polarisée. Ce type de mesure est utile pour limiter les effets de brillance sur encre humide par ex.
Les spectrophotomètres X-Rite i1 Pro 2 et iSis permettent, grâce à double balayage, de mesurer un échantillon ou une charte complète sous différents illuminants. M0 et M2 sont disponibles avec l’iSis, l’i1 Pro 2 permet aussi de mesurer en M1.
Une fois la mesure effectuée, l’utilisateur devra choisir quelle condition de mesure il souhaite exploiter. Pour simplifier :
- On utilisera M0 lorsque l’on souhaite conserver une cohérence avec les anciens appareils ou des données de caractérisation existantes réalisées dans le passé. M0 s’appliquera donc pour le contrôle qualité des systèmes d’impression ou d’épreuvage selon ISO 12647.
- On utilisera M2 lorsque l’on souhaite ne pas ternir compte des effets de la fluorescence, puisque cet illuminant ne contient pas d’UV. Les mesures réalisées de la sorte seront cohérentes à condition que la source de lumière utilisée pour l’observation ne contienne pas d’UV ou que ni le papier, ni les encres ne fluorescent.
- On préféra utiliser la condition M1 lorsque les imprimés seront observés sous un illuminant D50 contenant des UV, soit un illuminant conforme ISO 3664 révision 2009.